Premières images de l’observatoire Rubin

4 juillet 2025  

L’observatoire Rubin a dévoilé lundi 23 juin les premières images prises avec son télescope grand champ doté de la plus grande caméra numérique au monde.

L’observatoire Rubin a dévoilé lundi 23 juin les premières images prises avec son télescope grand champ doté de la plus grande caméra numérique au monde. Les vues immenses révélant des millions de galaxies confirment le potentiel de ce télescope qui aura pour mission de photographier l’intégralité du ciel austral tous les 3 jours pendant 10 ans. Ce programme baptisé LSST (Legacy Survey of Space and Time) a pour ambition de produire le premier portrait animé de l’Univers observable, des objets du système solaire aux galaxies les plus lointaines. Il fournira par ailleurs une quantité totalement inédite de données, pour l’étude de l’énergie noire, de la matière noire, des multiples phénomènes transitoires de l’Univers et des innombrables objets du système solaire qu’il reste à répertorier.

Pour extraire des informations sur la nature et la distance à la Terre des corps célestes, la caméra utilise un ensemble de filtres couvrant un large spectre de longueurs d’onde. Ces filtres sont placés tour à tour devant l’objectif de la caméra grâce à un système automatisé entièrement conçu et assemblé en France.

Ce dispositif est le fruit d’une collaboration entre plusieurs laboratoires de CNRS : le LPNHE (CNRS – Sorbonne Université), CPPM (CNRS – AMU), LPSC (CNRS – UGA), LPCA (CNRS – UCA) et IP2I (CNRS- Université Lyon 1). Il permet de sélectionner, avec une grande rapidité et une précision submillimétrique, le filtre le mieux adapté à l’observation en cours. Il associe un carrousel de stockage permettant de stocker jusqu’à 5 filtres, un bras automatisé permettant de placer un filtre devant le plan focal avec une précision de 0,1mm, et un module de chargement. Ce travail d’orfèvre est le fruit d’années de recherche et de mise au point, depuis la conception jusqu’à l’inauguration du prototype en 2018 puis enfin l’intégration finale du système à la caméra au Chili en 2024.

Crédit : Hernan Stockebrand
L’Observatoire Vera C. Rubin est situé au sommet du Cerro Pachón à 2600m d’altitude au Chili. Il dispose à cet endroit d’un ciel d’une qualité exceptionnelle tout au long de l’année.

Un autre projet piloté par le CNRS, Fink, s’occupera spécifiquement du tri des alertes générées par les phénomènes transitoires, grâce à des techniques avancées de traitement massif de données et d’intelligence artificielle.

En savoir plus...
www.in2p3.cnrs.fr
phototheque.in2p3.fr
www.lsst.fr
rubinobservatory.org
lpca.in2p3.fr/Fink



Image caméra : La caméra abrite un immense plan focal de 3200 milliards de pixels fait d’une mosaïque de 189 capteurs CCD (de 16 mégapixels chacun). Une seule image prise avec ce capteur nécessiterait 40 téléviseurs 4k juxtaposés pour être affichée. La sensibilité globale du télescope permet de repérer des objets 100 millions de fois moins lumineux que ceux visibles à l’œil nu.
Crédit : Jacqueline Ramseyer Orrell / SLAC National Accelerator Laboratory