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Vincent TISSERAND, Lauréat du Prix Joliot-Curie 2019 de la Société Française de Physique

Portrait de Vincent Tisserand :

Je travaille au LPC, pôle particules et Univers, groupe LHCb ( Large Hadron Collider Beauty) au sein duquel j’effectue mes recherches en physique expérimentale des particules élémentaires dans le secteur des saveurs lourdes. Le fait que notre Univers soit principalement constitué de matière est une énigme face au modèle cosmologique du Big Bang, ou d’expansion de l’Univers, qui prédit des quantités équivalentes de matière et d’antimatière. Les physiciens ont ainsi élaboré le concept d’asymétrie matière-antimatière, au sein du modèle standard de la physique des particules élémentaires : obéissant à des lois physiques distinctes, leurs comportements diffèreraient légèrement et cette différence serait à l’origine de l’ascendance de la matière. La compréhension de ce phénomène est au centre des études du LHCb qui travaille sur les plus petites particules élémentaires existantes : les quarks, et plus spécifiquement les quarks dits de beauté. Il existe 6 sortes (saveurs) de quarks sont certains sont dits « légers, les composants élémentaires de la matière ordinaire comme les protons et les neutrons, et d’autres « lourds » comme ceux dits de beauté. L’association de quarks lourds forme des particules instables qui en se désintégrant se transforment de quarks légers. Mes travaux portent sur l’étude des maisons beaux, des particules composites, c’est-à-dire non élémentaires, composées d’un nombre pair de quarks dont un « beau » et d’antiquarks. Mes contributions essentielles sont liées aux études de désintégrations et permettent de mieux contraindre et éprouver la description de l’asymétrie matière-antimatière observée en cosmologie, de plusieurs ordres de grandeur plus élevée.

Après une thèse au Laboratoire de l’Accélérateur Linéaire à Orsay sur l’expérience ATLAS du LHC, je suis entré au CNRS au Laboratoire d’Annecy-le-Vieux de Physique des Particules en 1998 où j’ai été responsable du groupe LHCb de 2012 à 2017. Puis j’ai choisi de rejoindre le groupe LHCb du LPC en 2017. J’ai mené mes recherches d’abord dans un expérience BaBar à Stanford. Depuis 2005, je suis membre du groupe phénoménologique international CKMFitter. Les deux expériences sont consacrées à l’étude des saveurs lourdes, dans des conditions très différentes, BaBar étant située auprès d’un collisionneur électron-positron, LHCb auprès du collisionneur LHC proton-proton. J’ai contribué à divers stades des études de saveur lourdes : travail sur l’instrumentation, développement d’outils d’analyse, notamment pour les particules neutres ; analyses complexes, variées et complémentaires de canaux de désintégration des mésons beaux dans les deux expériences. J’ai fait partie de l’équipe BaBar qui a réalisé l’observation de la violation de CP dans les maisons B0 et travaille depuis plus de 15 ans sur la mesure précise de la phase prédite en 1973 par M. Kobayashi et T. Maskawa.

Le lab UCA décembre 2019 Page_SFP